La guerre Israël-Iran après le «cessez-le-feu»
Houshang Sepehr est né le 4 octobre 1945 en Iran. Il fait ses études de physique en Iran sous la dictature du Shah. En 1970 il part pour Londres pour continuer ses études. C’est là qu’il commence ses activités militantes. Le champ politique à Londres est différent de celui de Téhéran. Les trois grands mouvements contre la guerre du Vietnam, contre l’apartheid en Afrique du Sud, et pour le désarmement nucléaire l’ont poussé vers les idées de gauche. Très rapidement il rejoint l’International Marxist Group (IMG), la section britannique du Secrétariat unifié de la Quatrième Internationale (SUQI). Il rejoint l’IMG parce qu’elle était anti-impérialiste, internationaliste et non dogmatique, ce qui étaient à ses yeux ses caractéristiques les plus attrayantes.
Au cours des années suivantes, avec d’autres trotskistes iraniens en Europe, il forma un groupe politique en opposition avec le stalinisme, le maoïsme et les tendances guérilleros très en vogue à l’époque dans les milieux les étudiants iraniens à l’étranger. Se définissant comme trotskiste, ce groupe a établi un lien direct avec la Quatrième Internationale – Secrétariat Unifié (SUQI). Son activité a été basée sur la démarche du Programme de transition de Trotski et des quatre premiers congrès de l’Internationale communiste. À Londres, durant les années 1970, il a participé à la rédaction d’un journal théorique et politique appelé Kand-o Kav (Analyse), promouvant le marxisme révolutionnaire. Le groupe a également toujours défendu les droits de humains en Iran et les droits des prisonnier-es politiques en créant le Comité contre la répression en Iran (CARI).
En Janvier 1979, avec le commencement de la révolution en Iran le groupe s’est transféré en Iran. C’est donc pendant la Révolution iranienne de 1979, qu’a eu lieu le congrès d’unification des Trotskistes Iraniens. Congrès qui a rassemblé notamment les partisans de la SUQI et ceux du Parti socialiste des travailleurs (États-Unis) (SWP- américain). À la suite de ce congrès, en février 1979, le Parti socialiste des Travailleurs d’Iran (Hezb-é Kargaran-é Socialiste – HKS) a été lancé. L’orientation du HKS était centrée sur la construction d’une organisation des travailleurs en Iran.
Quelques mois après l’unification, une fraction de collaboration de classe (composée uniquement des membres issu-es du SWP- américain), ayant des illusions envers le régime clérical-bourgeois Iranien de Khomeini, a émergé. Très tôt un schisme a eu lieu et cette fraction a quitté le parti. Cette fraction a poursuivi ses activités « collaborationnistes » sous le nom du Parti des Travailleurs Révolutionnaires (Hezb-é Kargaran-é Enghelabi – HKE), et ce jusqu’à ce qu’il se liquide quelques années plus tard.
Durant les années 1979-1983, le parti HKS a produit des journaux hebdomadaires : Kargar (Travailleurs), Kargar-é Socialiste (Travailleurs Socialistes), Ché-Bayad Kard (Que faire ?), Nazm-é Karga (La revue de l’ordre ouvrier). Une maison d’édition appelé Tali-e (l’avant-garde) a traduit en langue persane des ouvrages de la littérature marxiste classique. On peut consulter tous ces littératures sur le site d’Archive du HKS crée par Sepehr.
Sepehr a participé à la fondation de HKS et y a milité. En 1981 il a été expulsé de l’université pour ses activités militantes et forcé de vivre dans la clandestinité. En 1983, à la suite de la répression féroce du régime contre la gauche, quelques survivants membres du HKS ont dû quitter le pays et s’exiler à l’étranger.
À Paris, en dépit de leurs situations très difficiles, ils ont poursuivi leurs activités et ont publié un nouvel organe théorico-politique appelé Socialisme va Enghelab (Socialisme et Révolution) et ce jusqu’en 1989.
Sepehr collabore avec la section française de Quatrième Internationale et produit des articles sur la situation politique en Iran pour ses journaux et ses revues. Depuis l’exil Sepehr œuvre à la construction d’un mouvement ouvrier organisé à l’échelle nationale en Iran. Il insiste notamment sur la centralité de la classe ouvrière dans la révolution, et sur le dépassement des formes traditionnelles de protestation ou de lutte désorganisée.
Depuis deux décennies il anime Solidarité Socialiste avec les Travailleurs en Iran- France (STII), l’association qu’il a créé avec d’autres militant.es iranien.nes exilé.es en France dans la but de lancer une campagne contre la répression en Iran en général, et faire entendre en particulier les voix de la classe ouvrière iranienne. il est responsable de son site echo d’iran.
En 2010, il participe à la création d’un collectif intersyndical composé des centrales syndicales françaises CGT, CFDT, FSU, Union syndicale Solidaires, et UNSA. Cette intersyndicale est impliquée dans une intervention régulière en soutien aux exploité.es et opprimé.es d’Iran
En parallèle à son travail organisationnel et de solidarité, Sepehr a de nombreuses publications à son actif : le bulletin Echo d’Iran (en français), la traduction en langue persane d’une dizaine d’œuvres de la littérature marxiste classique (Trotski, Lénine, Mandel…), la publication de la revue Défense du Marxisme (en persan), etc.
